La fête locale avait
lieu chaque
année le week-end le plus près du 1er septembre
et cette
coutume perdure aujourd'hui.
Elle se
déroulait le plus souvent dans la rue devant
l'ancienne école, route de Fonsorbes. L'estrade
des
musiciens était au début une simple
charrette, puis
vint une estrade accolée à la grille
de l'école, la rue barrée par
une buvette à
hauteur de la Mairie. Cette baloche (fête populaire) a eu
lieu
quelquefois aussi dans le parc du château
où le joueur de
tuba, au
large pavillon, était la cible des
fusées de quelques garnements.
Elle était un
moment fort de la vie du village, les distractions
étant rares. Aussi la jeunesse s'en donnait à
coeur joie.
Sévissait entre autres une étrange migration de
pots de
fleurs, portails, charrettes, brouettes et autres objets
transportables vers la place de l'église où les
propriétaires venaient les récupérer
le lendemain (certains pas contents du tout).
Au début, un
Comité d'adultes avait la charge de
l'organisation matérielle et financière,
les jeunes
gens étaient eux plus particulièrement
chargés de
recueillir les dons d'argent et des lots pour la tombola
auprès de tous les foyers de la
Salvetat. Les jeunes filles confectionnaient quelques
guirlandes
et objets décoratifs, le tout dans une joyeuse ambiance.
Bien entendu pas de
manèges. Quelques forains avec un bric
à brac de jouets, pétards, etc..Marchands de
bonbons et
cacahuètes. C'était à peu
près tout. Les
pétards introduits dans les quelques sorties
d'éviers qui
donnaient encore dans la rue effrayaient les
ménagères (
rien ne change en ce bas monde).
Le dimanche messe
solennelle suivie de l'apéritif concert. En
soirée le bal, quelque fois bien arrosé par un
orage.
Seul refuge pendant bien longtemps le hangard du
château ,
par la suite la salle des fêtes, disparue en 2002.
Le
lundi après-midi voyait se dérouler les
jeux pour
enfants : courses diverses,
jeu de l'oignon à l'eau et à la farine, la
poêle
etc... Et avec
l'avènement de la sonorisation eurent lieu les premiers
radio-crochets.
La
soirée du lundi était de tradition
réservée
en partie aux airs anciens
: polka, quadrille, mazurka, java, etc.. et il fallait voir alors
l'entrain de quelques anciens retrouvant pour un soir leur jeunesse.
Les musiciens de
l'orchestre ont longtemps pris le
repas du dimanche soir chez l'habitant, un par
famille puis
au restaurant par la suite.
Le mardi matin, la
fête finie, l'on voyait quelques gamins
mélancoliques traîner au milieu des restes de
confettis.
Ils auront bientôt à s'occuper avec la
saison des
vendanges puis la rentrée scolaire du 15 octobre.
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Le
rémouleur
Certains, parmi les plus anciens
habitants du village, doivent se
souvenir de Philippe le rémouleur qui venait
nous
visiter une fois par an. Un homme très grand . Nous le
trouvions
d'autant plus grand que nous étions alors de jeunes enfants
ou
adolescents. Il nous effrayait quelque peu sauf lorsque nous
étions deux ou trois mais il existait encore une crainte. Il
n'était pourtant pas méchant du tout et si l'on
prenait
la peine de l'écouter l'on constatait bien vite
qu'il n'avait pas été rémouleur toute
sa vie.
Il tirait un chariot
à bras aidé en cela par un
brave et robuste toutou. Ce chariot comportait bien sûr une
meule
à aiguiser les lames des couteaux et ciseaux et tout un bric
à brac nécessaire à une vie d'errance
à la
belle étoile. Grand buveur de vin mais sans beaucoup de
moyens
pour en acheter il avait mis au point une astuce afin que les
gens le régalent gratuitement. Sa technique, que tout le
monde
connaissait bien entendu pour l'avoir mainte fois vue, consistait
à avaler le contenu du verre offert d'une seule
déglutition.
Il dormait le plus
souvent dans le hangard à paille des
métairies qui voulaient bien l'accueillir. Il y
bénéficiait souvent d'une bonne soupe.
Le
Moulin au fil de l'eau ?
Sur l'Aussonnelle, aurait existé un moulin au lieu-dit "Le trou du moulin", situé un peu avant d'arriver à la hauteur de la station d'épuration. C'était un endroit profond de la rivière, et il y avait des restes de chaussée de retenue ou autre vus lors de parties de pêche, avant son recalibrage. Les anciens nommaient cet endroit, non sans raison sans doute, par sa traduction occitane, non garantie, "Traou del molin" On peut penser aussi qu' il s'agissait tout simplement d'un ancien pont mais à quoi servait-il à cet endroit ? A rejoindre le hameau des Barraques ? L'hypothèse du moulin est maintenant confirmée par un descendant des propriétaires du champ de la station d'épuration . Ce champ était en effet connu, depuis toujours, sous la dénomination de "pré du moulin".
NEW "Le 12 avril 2008, confirmation de l'hypothèse d'un moulin nous est apportée par un acte notarié du 10 avril 1764 concernant M. Reversat de Celes, propriétaire du château à cette époque. " Voir photographies
Le Garde-Champêtre
Chaque
village avait son
garde-champêtre. Il est remplacé aujourd'hui
à la
Salvetat ainsi que dans beaucoup de villes par la
Police
Municipale. Sa fonction première était bien
entendu
d'assurer l'ordre dans la commune. Il devait
aussi informer la population des avis de la Mairie ou autres.
Pour cela, le plus souvent aux heures des repas, il partait
avec
son tambour dans les rues du village,
s'arrêtait aux endroits stratégiques et par des
roulements
vigoureux de tambour invitait les villageois à sortir sur le
pas
de leur porte. Il lisait alors d'une voix forte le
texte de l'avis et terminait invariablement par la fourmule
"Qu'on se le dise", et un dernier roulement de tambour. Les
villageois
commentaient entre-eux la nouvelle, ceci entretenait la
conversation pour un moment. Pourt éviter un
déplacement , il avait
parfois un grand allié :"le vent d'autan". Il
s'installait
alors devant l'église et sa forte voix lui permettait
d'informer les habitants du hameau des Barraques, s'en avoir
à s'y rendre.
Souvent
témoin pour les déclarations de naissances
ou de décès à l'Etat-Civil, il
entretenait
le cimetière, était présent aux
obsèques
(ouverture et fermeture des caveaux ou tombes). Il s'occupait
des
opérations de simple police :
établissait des constats
dans les "différends" entre personnes (exemple :
contestations
de limites de propriétés, de
propriété
d'arbres en limite de parcelles, etc....). Il rédigeait
aussi des
rapports pour la mairie et il était parfois
assermenté.
Je ne pense pas que la fonction était alors à
temps plein dans les petits villages, il devait la plupart du temps
avoir une autre activité lui permettant de nourrir sa
famille.
Le Bouilleur de Cru
Après
les vendanges, arrivait au village, un artisan
itinérant fort important à l'époque,
le
distillateur ambulant, appelé aussi improprement bouilleur
de
cru. En effet, le bouilleur de cru était le
propriétaire
fermier détenteur d'un droit de distillation qui
amenait
au distillateur le vin, le marc ou les fruits
destinés
à fabriquer l'alcool ou eau-de-vie. Ce
privilège donnait
à l'époque la
possibilité de distiller 10 litres d'alcool, sans aucune
taxe, par
détenteur du droit. Aboli depuis, il était
intransmissible, sauf au conjoint survivant. Bien entendu, il
était possible de faire distiller en payant les
taxes
afférentes.
A
la Salvetat le distillateur s'installait, au début, en face
de la poste où existait alors une petite batisse,
aujourd'hui disparue (parking privé), sur le toit
de
laquelle il plaçait une grande comporte
destinée à recevoir
le vin apporté par les fermiers. Une pompe
à main permettait de transvaser le liquide des
barriques
situées au sol à la comporte du toit
d'où
par gravité il
descendait aux alambics. Ceux-ci, en cuivre
rutilant,
étaient au nombre de deux.
Chauffés au bois, ils
demandaient des feux bien entretenus auxquels participaient
parfois quelques
jeunes garçons du village intrigués et curieux
quant à leur
fonctionnement. Il arrivait que le distillateur fasse
goûter quelques gouttes du précieux
liquide
à ses aides bénévoles, sans
omettre de leur
indiquer la genèse du processus amenant l'alcool
en bout de
serpentin.
Par
la suite, et pendant de nombreuses années , il a
établi son campement au bord de l'Aussonnelle dans
le
champ situé en aval, rive gauche, après
le pont.
Pour en savoir plus sur l'alambic : http://metiers.free.fr/addd/d002_a.html
Le
règne de la machine à laver le linge
étant
assez récent certaines mères de famille
ou leur fille, le
village n'ayant pas de lavoir municipal, descendaient à la
rivière avec une brouette afin de procéder au
rinçage du linge. Soit en aval
ou amont du pont où existaient des descentes
aménagées donnant accès à
la
rivière. Il fallait les voir manier le battoir
(palette de
bois avec laquelle on bat le linge), tremper et rincer, en bavardant si
elles étaient plusieurs. Les draps et autres avaient
auparavant
boullli dans la lessiveuse posée sur un trépied ,
le tout
chauffé au feu de bois ou sur la
cuisinière
à charbon. Une astuce ancienne faisait mettre de
la
cendre de bois dans la lessiveuse pour remplacer l'eau de
javel.
Et pourquoi pas un
aérodrome ?
Bien
entendu, il ne s'agissait pas d'un aérodrome au sens
actuel
du terme. Mais il est tout à fait vrai qu'un terrain de la
commune a servi de piste d'envol et d'atterrissage dans les
années
trente. Ce terrain, avenue des Italiens, est celui de l'ensemble
immobilier Moné-Decroix. L'appareil se posait aussi dans le
pré du château, le
pilote étant alors plus près de sa demeure. Il
s'agissait
de Monsieur de P.
L'auteur
de ces lignes, trop jeune à l'époque,
ne se souvient que des dires de sa grand-mère et
parents
lui affirmant que tout petit il avait
avait été assis dans cet
avion.
Les activités
sportives et culturelles
Le
premier sport à s'implanter dans le commune a
été , semble-t-il, le basket. L'aire de
jeu,
située sur un terrain privé, se trouvait
approximativement et en partie sur ce qui est maintenant le
début de l'avenue des
Hospitaliers, et la maison à gauche en y entrant. Puis il
resta
quelques années sur l'emplacement actuel du parking faisant face
au restaurant le "RACING". Après
la construction de l'école (la Poste aujourd'hui) le terrain
de jeu y fut transféré à
côté de la cour de
récréation. Le terrain
était clôturé. Il a longtemps
été la
seule distraction des jeunes.
Dans le courant
des années cinquante et
au-delà, une activité de motocross a
eu lieu,
épisodiquement, sur la commune. Les courses
étaient le
plus souvent organisées pour la fête locale. Le
parcours,
tracé dans le bois du château, était
fort
agréable à voir.
L'ancienne
salle des fêtes-mairie avec sa salle de projection
cinématographique a vu la diffusion de nombreux films. Le
projectionniste en a été le plus souvent le
directeur de
l'école. Les salvetains
venaient en nombre, because, la télé
n'était pas
encore très répandue. Cette salle a
servi
également à de nombreuses
représentations
théatrales
organisées par le Foyer Social Culturel de la Salvetat. Une
troupe théatrale salvetaine s'y produisait ainsi que des
troupes
extérieures. Les Salvetains se produisait aussi
à
l'extérieur.
(Si des anciens de la
Salvetat
ont des dates précises pour ces activités, ils
seront
bien aimables de m'informer, merci).
Le Carnaval
Quelques défilés carnavalesques ont égayés la vie de la commune, moins nombreux qu'actuellement, mais tout aussi joyeux. Celui du mois de mars 1957 était particulièrement réussi. En voici quatre photographies réalisées sur l'avenue du Château d'Eau -malheureusement le manque de pellicule a limité les prises.
Les Mares
Beaucoup
de maisons ou fermes étaient bâties en briques
crues.
Mélange de terre argileuse et de sable, trempé et
pétri en galette rectangulaire de 28 cm x 40 cm et
d'épaisseur variable ( 5 à 7 cm),
renforcé parfois
par des fibres végétales. La brique
démoulée immédiatement etait mise
à
sécher d'abord à l'ombre puis ensuite au soleil.
Les bâtisseurs
n'allaient pas chercher la matière
première bien loin d'où sans doute les mares qui
existaient auprès
de beaucoup de constructions. Ces mares
servaient aussi d'abreuvoir dans les métairies, chaque
métairie ayant la sienne. Peu subistent
sinon dans le souvenir des vieux salvetains .
Certains, au voisinage de
la Bourdasse, doivent se souvenir des
concerts que des centaines de grenouilles peuplant alors la
mare
nous offraient, le soir, au printemps.
Crash d'un avion allemand en 1943
Cet
événement ne s'est pas
déroulé sur le
territoire de la commune mais a
été plutôt vu par ses habitants que par
ceux de
Plaisance-du-Touch, lieu du crash. Si j'en parle, c'est que tous les
Salvetains empruntant la route de Colomiers vers En-Jacca ont
peut-être remarqué l'allée de platanes
du domaine
de Soulié, allée à gauche,
avant le
rond-point des chevaux.
Attentifs, certains ont pu se demander ou constater
qu'au milieu
de l'allée les platanes étaient bien
chétifs. La
raison en est simple. C'est un chasseur allemand en panne (ou
victime d'un sabotage, à ce qu'il c'est dit ?) qui a
étêté une
vingtaine de platanes et a fini sa chute sur un brabant à
défoncer. Le brabant a été
bien tordu, quant
à l'avion, il était plus qu'endommagé.
Là,
le bon réflexe de quelques uns,
récupérer un peu
d'essence pour les briquets -faute d'essence, à
l'époque, l'on employait comme
succédané des briquets à
méche d'amadou pour allumer sa cigarette (ou sa pipe).
Pour la petite histoire, le domaine de Soulié, a
été le siège d'une usine de traitement
du lait
pendant de nombreuses années. Connue dans le canton sous le
nom
de laiterie Patard.
New Le puits
Pendant la guerre de 1940/1945, la mairie avait commandé à P..... garde champêtre et cantonnier de creuser un puits dans le penchant sous le cimetière. Ce qui a été fait puis P....avait abandonné car il n'y avait pas d'eau !!
Pourtant de l'eau suintait un peu plus à gauche, et plus haut, sous le mur du cimetière. C'est d'ailleurs à cet endroit, que plus tard vers 1970 (?), une jolie fontaine a été construite. L'eau captée coulait sur le versant . A ce jour en 2010, elle suinte encore parfois mais ne coule plus. Il faut dire que le niveau des nappes phréatiques a considérablement baissé.
La fontaine
Texte et photographies de F. Lagarde
L'Arbre de la Liberté
A la libération en 1945 pour fêter la fin de la guerre, Monsieur Patard, propriétaire de la laiterie éponyme située route de Colomiers, a planté un sapin sur la place de l'Église devant tous les habitants de la Salvetat réunis.
P... le garde champêtre avait creusé le trou de plantation.
Une fois l'arbre planté, Monsieur Patard, l'a arrosé avec une bonbonne de dix litres de vin blanc. Il y avait quand même eu des murmures dans l'assemblée qui trouvait dommage le vin employé.
Las, l'arbre n'a pas survécu longtemps, est-ce à cause du vin ou de la sécheresse qui a suivi ?
Rassemblement
d'hirondelles sur le départ
Extrait d'un film de 1964, impasse de
l'Avenir -situé avant la poste