SOUVENIRS SCOLAIRES École primaire
laïque de La Salvetat Saint-Gilles de
1941 à 1944
Dans
les années quarante les enfants du primaire
étaient scolarisés à
partir de 6 ans pour une durée de 7
années puis 8 à partir de 1946, soit
jusqu’à 14 ans année du CEP. Jeudi, jour de repos avec catéchisme pour certains et surtout après les devoirs faits il fallait aider les parents fermiers, ou autres. Si l’on pouvait y échapper, jeux divers au village : marelle au rond-point actuel, exploration du château et de ses dépendances lorsqu'il n'était pas habité, recherche des poissons et moules sous le pont de l'Aussonnelle. Pas de garderie. A
noter : De l’Est de la France sont
arrivés
en 1940 les enfants des familles de réfugiés
fuyant les combats. « « Nous gardons le souvenir de la destruction par les maquisards des quatre pylônes près de la Bourdasse, des quatre bombardements de l’année 1944 accompagnés par les tirs des batteries de DCA toutes proches implantées sur la commune, du bruit caractéristique des avions nous survolant la nuit pour parachuter des containers aux maquisards et des explosions en août 1944 des dépôts de munitions allemands à Toulouse et Tournefeuille. Malgré notre curiosité nous n'étions pas des plus rassurés au contact des militaires allemands qui occupaient notre école. Consigne des parents de ne répéter à personne les discussions des adultes sur les évènements ou l'écoute de la radio de Londres car des habitants pouvaient être proches du gouvernement pro allemand d'alors. Enfants nous ramassions les rubans argentés jonchant les toits et les sols. Lancés par les bombardiers ces rubans étaient destinés à tromper les radars des artilleurs allemands. Nous trouvions également des éclats d'obus très tranchants et des douilles provenant des tirs des canons des chasseurs. A partir du 20 août 1944, effervescence provoquée par la présence de maquisards armés à la croisée des routes, aujourd’hui rond-point F. Mitterand. Ils portaient au bras le brassard FFI - Forces Françaises de l’Intérieur» ». Ma journée d’écolier : Lever,
toilette, l’été à
l’eau froide dans une bassine,
l’hiver à l’eau chaude devant le feu de
cheminée, mais dans des pièces froides –eau du puits car
pas d’eau courante- déjeuner
lait ou café au lait avec tartines de pain sans beurre ni
confiture le plus
souvent. Le même repas était servi sur plusieurs jours après bien souvent une préparation succincte due au manque de matière grasse : huile, lard, graisse.Beaucoup de soupes diverses pratiquement à tous les repas. Nous mangions tout ce qui se présentait à table car nous avions faim. Les plus avantagés pour la nourriture quotidienne étaient les enfants des fermiers. Par contre grande pénurie alimentaire dans les villes. Le souvenir des toulousains à vélos qui venaient le dimanche se ravitailler dans les fermes des alentours. Apparition du marché noir. Voir demande Mairie du 9 juin 1941 Quelques fruits des vergers à la saison. Pas de chocolat ni bonbons. A Noël une orange dans nos souliers, un délice alors ! Pour
le goûter de la récréation, peu
souvent, un jaune
d’œuf mélangé à du
sucre en poudre étalé en sandwich entre deux
tartines de
pain ou bien charcuterie ou fromage. Accompagné de camarades garçons ou filles départ à l’école à classe unique mixte, après avoir revêtu une blouse sur mes vêtements de tous les jours. La tenue : Regroupés pour jouer en cours de récréation, nous attendions le signal de la cloche actionnée par la maîtresse d’école pour nous mettre sur deux rangs, bien entendu sans parler ni chahuter. Rentrés nous attendions la permission de la maîtresse pour nous asseoir. Toute demande à la maîtresse se faisait en levant l’index. Obligation de se lever lorsque un adulte pénétrait dans la classe. Propreté : Déplacements : La salle de classe :La salle comportait plusieurs rangées de pupitres aux bancs attachés que nous occupions par niveaux scolaires, les plus âgés à gauche en entrant. Le poêle trônait sensiblement à mi-classe, les grands élèves étaient chargés de l'allumer. Servait-il à réchauffer les aliments des élèves éloignés ? L’hiver un tisonnier porté au rouge dans le poêle nous permettait de caraméliser un sucre –rarement- au dessus d’un bol de lait ou le lait même. L’institutrice disposait d’un bureau sur une estrade surélevée lui permettant de surveiller les élèves. Derrière elle, le tableau noir ses craies et son chiffon. Deux bibliothèques mais peu de livres, des cartes murales de géographie et dessins complétaient le décor. Une porte donnant accès à l’appartement de l’institutrice au 1er étage, si elle logeait sur place, se trouvait au fond à droite. Au fond à gauche, la cave à charbon. Les punis y ont fait quelques courts séjours. Jouxtant l’appartement de l’institutrice une pièce servait de Mairie à la commune. Nos
tables d’écoliers comportaient dans leur partie
supérieure deux encriers encastrés et deux
évidements pour loger crayons et
porte-plume. Elles avaient aussi un casier où nous pouvions
laisser nos
affaires car nous n’amenions à la maison que le
strict nécessaire pour les
devoirs à faire : tables de multiplications
à connaître par cœur
jusqu’à
12, énoncés de petits exercices de calcul
(additions, soustractions,
divisions), problèmes. Conjugaisons des verbes et grammaire,
petite rédaction
sur un sujet donné. Un à deux livres
étaient fournis. Nous achetions les cahiers à
gros carreaux. Equipement scolaire des élèves : Musette de toile, cartable en carton bouilli ou en cuir. Ce dernier servait souvent à plusieurs enfants d’une fratrie. Il contenait cahiers un ou deux livres, une ardoise et sa craie, buvards illustrés ou non, plumier en bois avec couvercle imagé ou non où étaient rangés porte-plume, boite à plumes –de marque gauloise ou sergent major-, crayons à papier noir, rouge, bleu, gomme, nos bons points et nos petits trésors. ANNÉE 1947
L’enseignement
concernait : arithmétique, calcul mental,
français, histoire et géogaphie, grammaire,
lecture,
dictée, rédaction, morale, instruction civique,
chants. Préalablement
à notre entrée en salle de classe la
maîtresse avait inscrit au tableau noir la date du jour, la maxime ou
morale. La leçon ne durait que
quelques minutes mais il fallait bien s’en souvenir car les
jours suivants nous
pouvions être interrogés. A recopier bien entendu
sur le cahier de jour. Les
copies se faisaient à l’encre, et
malgré toute notre application quelques
taches nous désolaient. L’alphabet :
B+A = BA, T+U = TU,
etc.
peut-être ringarde à l’époque
actuelle
cette méthode était efficace car à la
fin de l’année nous savions lire –
à
défaut de tout comprendre. Plus tard dans ma
scolarité, je
l’ai complétée par la recherche sur
dictionnaire des définitions des mots non connus,
à recommander. A noter : Pendant la guerre, prescrit par les autorités de l’époque, le ramassage de glands sur les bords de l’Aussonnelle. Aucun souvenir sur la finalité de cette cueillette. La récupération de papiers, de métaux non ferreux, de caoutchouc, de cuirs etc... La chasse aux doryphores insectes nuisibles qui détruisent les plants de pomme de terre. Jeux : Marelle, Colin Maillard, chat perché, patins à roulettes, échasses, billes en terre ou en verre, le mouchoir, toupies, osselets, rondes, morpion, bataille navale, cerceau, avion en papier pendant la guerre, corde à sauter, ballon, barres, quatre coins, saute mouton, gendarmes et voleurs.
TENUE DES DIMANCHES "JEUNES des ANNEES 1910 à 1916" PARENTS EN ARRIERE PLAN TENUES
DE L'ANNEE 1938
.
NB : Les photos
renseignées à consulter à "photos de
classe"
lL'auteur de ces lignes au
centre avec le poupon a
bénéficié de la photo grâce
à sa
grand-mère employée chez l'Institutrice.
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