LA SALVETAT SOUS L'OCCUPATION ALLEMANDE Par les
vallées du Rhône et de la Garonne les
troupes allemandes envahirent la zone
dite libre, le 11 novembre 1942,
suite au débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord Toulouse
et quelques
villages de sa périphérie virent donc arriver la
troupe allemande. Il s'agit
vraisemblablement de la 148ème Réserve Infanterie
Division, venant de la région bordelaise.
Quelques
soldats arrivèrent au village par la côte
des Barraques en
novembre 1942. L'institutrice en a pleuré. École
et
Château réquisitionnés.
L'École
déménagée au Presbytère,
Mairie Actuelle.
Les soldats sont restés peu de temps, un à deux
mois.
campagne. La batterie antiaérienne était reliée à Colomiers par une ligne longeant notre vigne et le domaine d'Estiou. Bien sûr, nous avions interdiction de les couper. La résistance s’en est chargée ainsi que des quatre grands pylônes de la ligne haute tension à la sortie du village, route de plaisance, à droite, tombés un soir avec un bel ensemble en une puissante explosion (celui de gauche, trop près des dernières maisons, a été épargné pour des raisons évidentes). Le souvenir d'un intense sifflement provoqué sans doute par un éclat passant dans la rue. Pourtant le PC et les batteries de DCA allemandes étaient situés tout près de là –rue actuelle du Château d’Eau (l'ancienne impasse). D'autres canons
étaient répartis vers Fontenilles sur
le plateau du Collège où se trouvaient au moins
quatre excavations circulaires, vues avec mon oncle. Une
pièce bitube
était même implantée
à l’extrémité
de la
maison d’habitation des rubans argentés destinés à brouiller le repérage des avions lors des bombardements de nuit. Largués par l’aviation alliée, ils faisaient l’objet de moissons par les enfants du village, à condition d’être hors de vue des parents inquiets quant à la destination finale de ces objets. Le souvenir, un matin, d'une superforteresse en flamme redressée in extremis par le pilote dans le rugissement des moteurs poussés à leur paroxysme afin de pouvoir évacuer l’équipage. Les corolles blanches des aviateurs descendant lentement. La chute finale de l’appareil vers Cornebarrieu. Position des batteries antiaériennes allemandes en 1942/1943 Position
du canon bitube au ras de la partie démolie
accolée
à la grange
devenue maison d'habitation du Château. Les allemands ont renoncé à monter une pièce sur la tour. Position
de la cabane agricole servant de PC
(1) Gamins,
fin septembre
1943, nous allions montés sur
une charrette vendanger une vigne, avenue des
Pyrénées. Nous cheminions en
fredonnant une chanson
d'Edith
Piaf.
Dans le ciel un
avion allemand tirait au bout d'un
long câble
une cible sur laquelle des
artilleurs
réglaient leurs tirs.
Nos désirs furent exaucés l'avion
chuta non point
atteint par les tirs mais semble-t-il
suite à une
défaillance
mécanique. Où a-t-il
atterri mystère ?
Une fois au moins, je fus témoin avec Denise et Pierrette B. du tir de la batterie installée rue du château d'eau. Deux tirs encadrèrent un avion venant de Plaisance du Touch et se dirigeant vers Léguevin, impressionnant. Cet avion a rasé l'arbre vénérable sous la ramure duquel nous jouions "ferme la Grande-Borde" . Il n'y avait pas de bombardement ce jour-là. Avion de reconnaissance sur l'aérodrome de Francazal ? Les batteries ont-elles tirées lors des quatre bombardements subis par la région toulousaine ? Certainement mais difficile à distinguer au milieu du bruit des avions et déflagrations de bombes et obus ? Un souvenir me conforte dans cette idée. Mon père parti à bicyclette depuis la maison face à la poste de la Salvetat est revenu très vite la roue avant brisée par un éclat d'obus lors du bombardement de la nuit du 2 au 3 mai 1944. Mobilisé à la défense passive car habitant Toulouse, il cherchait à regagner son poste au pont du canal du midi au-bas de la Côte-Pavée. Il aiguillait les personnes vers l'entrée des caves souterraines vinicoles dont l'entrée était située juste avant le pont. Lors de la nuit du 2 mai 1944 a eu lieu un violent bombardement sur Saint-Martin du Touch. Un chasseur est passé presque au dessus de la maison faisant face à la Poste où j'habitais chez ma grand-mère. Dans son virage vers Fontenilles, j'ai entraperçu la silhouette du pilote grâce aux éclairs des explosions. Bien entendu la poste n'existait pas. Avec ma cousine Bernadette, un jour non défini quand à la date de l'événement, nous gardions du bétail dans les champs proches de la départementale D24. Brusquement venant de Blagnac les bruits d'un mitraillage et d'avions attirèrent notre attention. Venant de la direction de Cornebarrieu, plusieurs avions à la queue leu leu et en rase motte, mitraillaient les pistes de l'aérodrome de Blagnac où par ouï-dire des avions allemands chargés de blé étaient en partance. Cinq ou six colonnes de fumée s'élevèrent dans le ciel. A l'époque la vue vers Blagnac n'était pas bouchée par les constructions. Allemands en partance
Lors de la préparation d'un spectacle dans le hangar du château, le samedi 29 mai veille de la Fête des Mères, un bruit anormal attira les participants au dehors. C'était un régiment blindé allemand (nombreux chars) qui tentait de rejoindre Toulouse depuis Plaisance duTouch par la route de Colomiers. Les blindés, chenille droite bloquée arrachaient le revêtement de la route. Ils empruntaient cet itinéraire car le pont sur le Touch après Tournefeuille était établi en barrage pour blindés. LES
BOMBARDEMENTS DE LA REGION TOULOUSAINE
Au nombre de quatre, ils eurent lieu les nuits des 5 au 6 avril et 2 mai 1944. En diurne, les 25 juin et 12 août 1944. Dans la nuit du 5 au 6 avril 1944, le vacarme produit par les déflagrations et le ronronnement caractéristique des avions m'a réveillé alors que je dormais chez ma grand-mère (maison face à la poste). Soit disant un orage ! Mais je n'ai pu rester au lit et je suivis mon oncle qui nous abrita sous une charrette d'où je fus spectateur de l'embrasement du ciel. Les cibles étaient les usines de Montaudran et Saint-Martin du Touch près de l'aérodrome de Blagnac C'est après le bombardement du 2 mai que mon oncle creusa un confortable abri dans le jardin. Abri dans lequel nous nous réfugiâmes pour les bombardements suivants. Lors de la rentrée d'octobre 1944, je retrouvais les tranchées dans la cour de l'école Armand Leygues à la Côte Pavée. Bombardement du 25 juin 1944, gravées dans ma mémoire les images des membres de l'équipage d'une forteresse volante suspendus à leurs parachutes. Corolles blanches dans le ciel . Pour plus d'informations https://www.ladepeche.fr/article/2000/06/25/76690-mort-dans-le-bombardier-abattu-a-cornebarrieu.html https://www.ladepeche.fr/article/2001/06/19/217812-le-dernier-voyage-de-la-forteresse-volante.html
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