La quiétude du village fut troublée, comme beaucoup d’autres, dans la période 1939-1945 2ème guerre mondiale). Château et Ecole réquisitionnés pour loger la troupe allemande, les plus belles maisons étant occupées par les officiers. Des fils téléphoniques reliant les diverses unités de la Wermatch couraient en maints endroits de la proche campagne.  Et, bien sûr, nous avions interdiction de les couper. La résistance s’en est chargée ainsi que des quatre grands pylônes de la ligne haute tension à la sortie du village, route de plaisance, à droite, tombés un soir avec un bel ensemble en une puissante explosion (celui de gauche, trop près des dernières maisons, a été épargné pour des raisons évidentes). Pourtant le PC et les batteries de DCA allemandes étaient situés tout près de là –rue actuelle du Château d’Eau (l'ancien impasse).

D’autres batteries étaient réparties vers Fontenilles sur le plateau du Collège. Une pièce bitube était même implantée à l’extrémité de la maison d’habitation actuelle du Château.

Lors des bombardements de l’aérodrome de Blagnac le village était aux premières loges. Il pleuvait du fer. Et aussi des rubans argentés destinés à brouiller le repérage des avions lors des bombardements de nuit. Largués par l’aviation alliée ils faisaient l’objet de moissons par les enfants du village à condition d’être hors de vue des parents inquiets quant à la destination finale de ces objets. Le souvenir, un matin, d’une superforteresse en flamme redressée in extremis par le pilote dans le rugissement des moteurs poussés à leur paroxysme afin de pouvoir évacuer l’équipage. Les corolles blanches des aviateurs descendant lentement. La chute finale de l’appareil vers Cornebarrieu.

Lors des derniers préparatifs pour la communion privée en l’église du village, en août 1944, dissipation des futurs communiants bien peu attentifs car les occupants faisaient sauter les dépôts de munitions des alentours, en particulier du côté du Cabirol où les collines dominant Tournefeuille étaient paraît-il truffées de galeries et dépôts. J'ai le souvenir d'y avoir vu des panneaux "Minen" lorsque allant  à Colomiers nous nous étions arrêtés avec mon oncle non loin du château du Cabirol où était stationné l'état-major et la troupe d'un régiment allemand.

 La guerre terminée la vie reprit son cours normal. Les années passèrent et l’on vit, petit à petit, s’ériger quelques constructions nouvelles mais l’habitat à ses débuts resta assez diffus. L’on note que le village fut un des premiers du canton à s’équiper d’un réseau enterré pour les eaux pluviales. Malheureusement il fallut attendre de nombreuses années pour le tout-à-l’égout. Et là, il n'a pas été dans les premiers.

Les villages autour de Toulouse commencèrent à subir l’expansion démographique et le flux des Toulousains souhaitant avoir leur maison en ce qui était encore la campagne. La Salvetat  a été bonne dernière dans ce domaine. Ce n’est que récemment que de grands ensembles immobiliers ont vu le jour, accompagnés de commerces divers. Le village maintenant petite ville a perdu son charme d’autrefois et sa convivialité mais a t-il gagné en qualité de vie ?
 

LOCALISATON DU VILLAGE & POPULATION



Le village comptait 248 habitants en 1851, 292 en 1881 mais sa population va décroître avec la perte des vignes détruites  par  le phylloxéra puis se reconstituer peu à peu pour atteindre 250 habitants en 1954, 1615 en 1975, 4700 en 1992, 5579 en 1999 et il n'est pas faire oeuvre de devin pour en conclure, vu le nombre important d'arrivants et de constructions nouvelles, que le chiffre de 8000 sera bientôt atteint.